Entretien par chat avec Marco Benedetti
Marco Benedetti travaille depuis 2009 en tant qu’ingénieur système et sécurité à l’OFIT. Durant son temps libre, il se consacre à la photographie. Ce qui le passionne, c’est la photographie de sport et de mode. Plusieurs de ces clichés lui ont même valu des prix internationaux.
Comment as-tu commencé la photographie ?
Un jour, en visitant notre dojo, une équipe de karaté française a découvert mes clichés accrochés dans le hall d’entrée. Elle les a adorés et en a emporté quelques-uns à Paris. La semaine suivante, j’ai reçu une demande du magazine Karaté Bushido : ils me proposaient d’être le photographe principal de leurs événements à Paris.
Quels sont les thèmes et les motifs qui te fascinent en particulier ?
Après mon retour en Suisse, la fascination pour la photographie m’est restée. En passant par mes contacts berlinois, j’ai eu l’occasion de participer à plusieurs séances photo de mode. Collaborer avec des modèles m’a vraiment plu. Un cliché que j’ai pris a même gagné le premier prix d’un concours. Deux semaines plus tard, j’ai obtenu un contrat avec Vogue Italia. En parallèle de la photographie de mode, je reste aussi très intéressé par la photographie sportive.
Selon toi, quel est le secret d’une belle photo ?
Je propose régulièrement des séminaires sur ce sujet, que j’appelle « les cinq piliers de la photographie d’excellence ». Ils se basent sur les fondamentaux écrits par Martin Zurmühle, un photographe suisse connu, avec lequel je travaille en étroite collaboration. Il a élaboré le modèle des quatre yeux qui décrit les quatre socles essentiels d’une bonne photographie.
Forme : l’ensemble de la technique, comme les réglages de l’appareil photo et la composition de la photo
Émotion : les sentiments qui doivent être véhiculés
Histoire : une narration contée par la photo
Personnalité : le « moi » qui signe la photo
Ces quatre socles ne me suffisent pas, c’est pourquoi j’explique que, une fois ces bases maîtrisées, il faut encore saisir « l’esprit de la chose ». C’est comparable aux arts martiaux, il s’agit de « sentir » la situation de manière intuitive et de s’adapter à l’adversaire pour réagir correctement.
À travers la photographie, j’essaie de transmettre ce concept abstrait d’une autre façon : il existe une réalité perceptible par nos sens, même si elle reste invisible. Pensez à l’espace, au cosmos et aux trous noirs. Ce sont des choses que nous ne voyons pas, mais elles existent bel et bien.
De mon point de vue, la photographie, c’est comme le karaté : dans un premier temps, on apprend la technique, puis on la répète en permanence jusqu’à l’assimiler. Une fois la technique parfaitement maîtrisée, on peut enfreindre les règles consciemment et de manière ciblée pour ainsi développer son propre style. Il est toutefois nécessaire de garder un équilibre, c’est seulement à ce moment que l’on peut atteindre un autre niveau.
Y a-t-il une photo ou une série qui est chère à ton cœur ?
Avec presque quatre millions de photos au compteur, il y a évidemment quelques projets qui m’ont particulièrement marqué et stimulé.
Je pense notamment à une série de photos de sport de combat qui m’est très chère. J’ai fait d’innombrables photos de ce genre, mais certaines de ces images immortalisent exactement le bon instant, d’un point de vue technique et émotionnel. Une de ces photos m’a justement hissé à la première place (Outstanding Achievement Award) d’un concours international de photographie sportive en 2012.
Ma première série de mode avec Vogue Italia à Milan a été un projet vraiment spécial : je me suis retrouvé d’un coup dans une pièce, sans préparation ni plan. Quelqu’un m’a simplement dit : « Voilà ton modèle ; le thème, c’est la couleur bleue ; tu as 30 minutes. » Aucun concept, aucun briefing sur le stylisme, rien. Il en est finalement sorti une série de clichés dont je suis encore fier aujourd’hui.
À ton avis, l’intelligence artificielle pourrait-elle remplacer ton travail de photographe ?
L’intelligence artificielle (IA) ne va qu’en s’améliorant. Nous le voyons déjà bien à travers les possibilités qu’elle offre. Aujourd’hui, grâce à l’IA, on peut corriger des photos défectueuses sans problème, générer des styles de photo et même créer des univers picturaux entiers. L’IA représente également un réel avantage pour concevoir des moodboards pour les séances photo. En seulement quelques minutes, je peux proposer un concept visuel au client.
Selon moi, une personne qui crée un moodboard à l’aide de l’IA n’est pas pour autant artiste. L’artiste, lui, connaît ses outils et sait comment les utiliser de manière ciblée. Je trouve critiquable qu’aujourd’hui ça ne dérange presque personne quand une image est retouchée pendant des heures sur Photoshop. Il faudrait, à mon avis, des catégories clairement définies : photo analogue, photo retouchée, photo générée avec l’IA, etc. C’est le seul moyen d’évaluer des photos de manière juste.
Quels conseils donnerais-tu aux photographes en herbe ?
Je leur dirais de ne pas trop s’attacher à une marque d’appareil. Beaucoup de photographes pensent qu’il faut choisir Nikon, Sony ou Canon. Mais, en fin de compte, l’appareil photo est simplement un outil. Prenez l’appareil que vous avez et photographiez le plus possible, en suivant votre intuition, de manière constante et avec un œil attentif. Que voulez-vous exprimer et avec qui voulez-vous partager vos photos ? Les réponses à ces questions sont plus importantes que la marque de l’appareil.
Selon moi, il était extrêmement important d’apprendre des professionnels internationaux avérés et d’échanger directement avec eux. Il est essentiel de développer son propre style. Montrer son travail, faire des expositions et être visible.
Apprendre, apprendre, apprendre : c’est la clé du succès.
Entretien : Noé Stucki

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