Entretien «chat» avec Peter Scheidegger

Seehorn 2019

Peter Scheidegger

Peter Scheidegger a travaillé à l’administration fédérale depuis son apprentissage et il a suivi de très près l’évolution de l’informatique fédérale jusqu’à sa retraite.

 
 
 

Tu as travaillé pratiquement 45 ans au sein de l’administration fédérale. Où et dans quelles fonctions as-tu travaillé?

J’ai suivi ma première formation comme employé de commerce à la Régie fédérale des alcools en 1975. Trois ans plus tard, j’ai travaillé dans la comptabilité financière pendant environ 1 an et demi. Cela n’était qu’une solution intermédiaire étant donné qu’une place de travail m’avait été réservée dans le domaine de l’informatique. Ensuite, j’ai travaillé comme chef de projet et j’ai occupé une fonction de direction pendant 1 an et demi, fonction que j’ai décidé d’abandonner ensuite. J’ai travaillé dans l’informatique de 1980 à 2010. Je suis arrivé en 2010 à l’OFIT après presque 35 ans au sein de la Régie fédérale des alcools. Je me suis occupé des applications spéciales de l’OFIT dans le cadre du projet «on BIT». Les 6 dernières années, j’ai été chef de projet dans le domaine des projets d’intégration. J’ai eu aussi, à l’OFIT, la possibilité d’obtenir un diplôme complémentaire en gestion de projet en cours d’emploi.

Qu’est-ce qui a changé pendant la période au cours de laquelle tu as travaillé au sein de l’administration fédérale?

Bien que j’étais actif dans l’informatique, au début, seul le chef disposait d’un ordinateur et ce dernier était principalement utilisé pour saisir des textes. Le personnel travaillait sous forme analogique avec des cartes perforées et des bandes. Je me suis acheté mon premier ordinateur personnel dans les années 80 alors que le personnel de la Régie fédérale des alcools n’a reçu ses premiers ordinateurs qu’à partir des années 90 comme outils de travail. Même si tout le monde disposait d’un ordinateur, tout était quand même plus compliqué qu’aujourd’hui. Par exemple, un programme développé en ligne ne pouvait être testé que si le système productif en ligne n’était pas en exploitation, autrement dit, seulement en dehors des heures de bureau.

La «culture du tutoiement», instaurée à l’OFIT par Giovanni, a marqué un grand changement dans la manière d’aborder les gens. Là où la plupart du temps seul le personnel de même niveau se «tutoyait», tout à coup, il n’y avait qu’une seule manière de faire. Au sein de la Régie fédérale des alcools, la «culture du tutoiement» n’était pas encore à l’ordre du jour. Au mieux, on tutoyait les autres collaborateurs sur le terrain de football pendant les loisirs.

As-tu participé à des projets de plus grande envergure?

Il existait, au sein de la Régie fédérale des alcools, une application majeure pour l’imposition des eaux-de-vie et pour l’ensemble du commerce d’éthanol. J’ai vécu par deux fois la migration de cette application sur une autre plateforme. Rien que ce projet s’est étendu sur 4 ans environ et il a nécessité ensuite 2 ans de travaux ultérieurs.

À l’OFIT, j’étais chef de projet et coordinateur entre l’OFIT et l’OFS dans un projet dans lequel où nous avons remplacé deux anciens serveurs situés encore à l’époque au centre ce calcul de Neuchâtel. L’objectif principal du projet était de migrer la plateforme d’évaluation SAS.

Si tu étais de nouveau au début de ta carrière professionnelle, qu’est-ce qui te passionnerait le plus et qu’est-ce que tu ferais sans doute différemment?

Je resterais sans doute dans la même orientation technique et je travaillerais de nouveau dans le secteur de l’informatique ou de l’informatique de gestion. Étant donné que, à l’époque, tout ou presque relevait du «learning by doing» et que les diplômes que j’avais obtenus auparavant n’avaient pratiquement plus de valeur à l’OFIT, je suivrais certainement une formation complète et reconnue.

 

Entretien: Nuno Felber 


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