Le lancement de la vignette électronique 2024 a suscité un grand intérêt. En effet, 142 000 vignettes électroniques ont été achetées au cours des premières 24 heures. Pour que le système fonctionne sans problème malgré l’affluence, l’équipe de développement s’est bien préparée.
Depuis l’année dernière, les automobilistes peuvent se procurer la vignette autoroutière sous forme électronique dans la boutique en ligne Via, une application exploitée sur l’infrastructure de l’OFIT et accessible via l’ePortal. Avec la vignette électronique, c’est un nouveau service à la population qui a été numérisé, simplifiant ainsi l’interaction avec l’administration. La vignette électronique a été développée par une équipe de projet commune du programme DaziT, composée de collaborateurs de l’OFIT et de l’Office fédéral de la douane et de la sécurité des frontières (OFDF). L’équipe Flix est responsable du développement et de l’exploitation.*
La vignette électronique en deux minutes : simple et peu gourmande en données
L’équipe a bien géré la ruée vers la vignette électronique 2024 en décembre dernier. Afin de garantir un fonctionnement stable, de nombreux tests de performance ont été effectués au cours des deux mois précédant le lancement. Une première version de la vignette électronique 2023 en août de l’année dernière a également permis de tester le système. L’équipe Flix a ainsi déjà pu prendre connaissance des premiers retours et procéder aux ajustements nécessaires.
Les tests de performance continus ont porté leurs fruits, car 142 000 ventes en 24 heures, ce n’est pas rien. Du 1er décembre à la fin janvier, plus de 2 millions de vignettes électroniques ont été vendues. Pour Peter Erni, scrum master de l’équipe Flix, il était clair qu’avec un nombre d’accès aussi élevé, même les petites erreurs dans le système devaient être corrigées : « Pour des applications avec une utilisation aussi importante, la fiabilité et la simplicité sont primordiales, sinon on est noyé sous les demandes d’assistance». Pour minimiser ces dernières, les tests de performance ne sont pas les seuls éléments importants. En effet, l’objectif était de développer un outil aussi simple et convivial que possible : « La vignette électronique doit pouvoir être achetée en deux minutes », explique Alain Dulio, du service de communication du programme DaziT. Le système doit non seulement être convivial pour les automobilistes, mais aussi soulager le personnel douanier et le support technique.
Outre le fait que l’interface utilisateur soit conviviale, l’achat est possible avec un minimum d’informations. L’application est volontairement conçue de façon à nécessiter peu de données : seuls la catégorie de véhicule, le pays d’immatriculation et le numéro de plaque de contrôle doivent être indiqués lors de l’achat. Il n’est pas nécessaire d’ouvrir un compte d’utilisateur. Si la voiture est partagée avec d’autres personnes, il peut être intéressant de choisir l’option « visible par tous ». Tous les conducteurs peuvent ainsi voir si une vignette électronique a déjà été achetée. En outre, il est possible de saisir d’autres informations, comme l’adresse électronique, si l’on souhaite se faire envoyer un reçu. Les données sont stockées sur un serveur en Suisse, où elles sont bien protégées.
Bien que l’achat se fasse en quelques clics, la structure en arrière-plan est complexe et comprends des éléments très divers, qui doivent s’imbriquer les uns dans les autres.
Une architecture modulaire grâce aux microservices
La vignette électronique dispose d’une architecture de microservices. Elle se compose donc de nombreux modules différents, appelés microservices. Chaque microservice exécute une partie de la fonctionnalité. Ces microservices permettent une construction modulaire de l’application. Le module responsable de l’interface utilisateur permet par exemple de définir le pays d’immatriculation ou de saisir la plaque de contrôle. Un autre module est chargé de la gestion des données, ce qui permet d’envoyer le reçu après l’achat. Et un troisième module, qui communique avec le prestataire de services de paiement, permet d’effectuer le paiement. C’est ainsi que se compose la vignette électronique.
Ces modules (microservices) n’assurent pas seulement le fonctionnement de la boutique en ligne Via, mais peuvent également être utilisés pour de nombreuses autres applications de l’OFDF. « On peut utiliser les éléments de manière modulaire sans qu’il ne soit nécessaire de tout redévelopper à chaque fois. Mais si l’un des modules est modifié, il faut aussi s’assurer que les éléments conviennent encore à tous », explique Alain Dulio. En effet, la vignette électronique n’est qu’un produit de la boutique en ligne Via et dépend d’autres produits, projets et équipes de développement. Cela accroît les exigences en matière de structure et de développement, tout en permettant de les rendre plus efficaces.
Collaboration en mode DevOps à 0 km de distance
Un mode de travail agile et des méthodes DevOps favorisent la flexibilité dans le développement. L’équipe Flix est responsable du développement et de la stabilité du fonctionnement de la vignette électronique. L’intégration et le déploiement continus, c’est-à-dire l’introduction régulière de versions avec de nouvelles fonctionnalités, permettent un développement flexible et rapide du système. Ces fonctionnalités sont ensuite lancées sur demande, et ce sans interruption de la maintenance. Les personnes effectuant des achats dans la boutique en ligne Via ne sont pas affectées par ces mises à jour. Cela permet d’ajouter de nouvelles options à tout moment. Mi-janvier 2024, le paiement sur facture a ainsi été ajouté comme option. Outre la vignette électronique en elle-même, l’application de contrôle pour la douane a également été développée de cette manière. Une interface a été conçue pour l’application de contrôle de la police, permettant ainsi à cette dernière de contrôler les vignettes électroniques avec son logiciel.
Pour l’ajout régulier d’options supplémentaires qui soient bénéfiques pour toutes les applications concernées, une bonne collaboration est nécessaire. Et ce, non seulement au sein de l’équipe Flix, mais aussi avec les autres équipes de développeurs ainsi que les collaborateurs de la douane. Les membres de l’équipe Flix tirent à la même corde ; que les collaborateurs soient employés par l’OFIT ou par l’OFDF ne joue aucun rôle dans leur perception de l’équipe. « Nous travaillons ensemble depuis 2019 et apprécions les échanges directs. C’est pourquoi nous nous réunissons sur place plusieurs fois par semaine », explique Peter. Lors des planifications PI, l’équipe Flix se concerte avec d’autres équipes de développement de différentes applications sur le timing et la priorité des nouvelles fonctionnalités. Elle est également en contact direct avec les collaborateurs de la douane. Selon Alain, les expériences et le feedback sont directement intégrés « depuis le front dans le développement de la vignette électronique et des applications de contrôle ». L’étroite collaboration et l’implication de toutes les personnes concernées permettent d’améliorer les applications de façon continue et de les adapter aux différents besoins.
*Les 14 équipes de l’Agile Release Train « Acziun » du programme DaziT portent toutes le nom de cols des Grisons. Le programme DaziT a pour objectif de simplifier, d’optimiser et de numériser les processus de douane, de perception des redevances et de contrôle.
Le site ePortal est une plate-forme de services en ligne de l’administration fédérale à laquelle le grand public a également un accès direct. L’ePortal est un élément clé de la numérisation des prestations des autorités et simplifie, rationalise et facilite les échanges avec l’administration.
Contact à l’OFIT :
Alexandre Proca
BO Customs et Border Security
Tél. : 058 461 89 50
Texte et Photo : Joëlle Cirelli
